📸 Photo prise lors de l’événement Breakbulk Europe, dédié au transport et à la logistique, en mai 2025.

📸 Photo prise lors du salon Breakbulk Europe en mai 2025.

Depuis sa création en 2016, le transport fluvial constitue un pilier stratégique de l’activité de Forwardis. En tant qu’acteur engagé dans la transition vers une logistique plus durable, Forwardis mise sur la voie d’eau pour proposer à ses clients des solutions fiables, performantes et respectueuses de l’environnement.

À travers ces interviews, nos collaborateurs partagent leur vision du fluvial, les défis qu’ils relèvent au quotidien et les réussites qu’ils construisent avec leurs clients et partenaires.

 

INTERVIEW

Mamadou SOW – Chargé de Clientèle / Affréteur.

 

« Le transport fluvial offre une réelle valeur ajoutée… »

 

1/ Comment accompagnes-tu les clients tout au long de leur projet de transport fluvial ?

Dans l’affrètement fluvial, l’accompagnement du client (qui est « affréteur», pour nous) consiste à lui trouver un bateau, qui puisse convenir à son besoin de transport. Plusieurs critères principaux doivent guider notre démarche dans la recherche du bateau.

 

2/ Quels sont les critères clés à prendre en compte pour garantir une solution fluviale efficace et compétitive ?

Ces critères s’articulent globalement autour des trois axes :

 

  • Un critère technique : Le bateau doit être en mesure de charger la quantité de marchandises que le client entend transférer d’un port à un autre. Le bateau doit également, par ses caractéristiques techniques (longueur, largeur, tirant d’eau/d’air) pouvoir naviguer à travers les voies d’eau reliant les ports de chargement/déchargement ;

 

  • Une exigence de qualité : Notre core business étant principalement le transport des produits en vrac et principalement des denrées alimentaires, nous nous assurons d’emblée que les bateaux que nous proposons à nos clients soient non seulement assurés, mais systématiquement certifiés GMP+ (Norme FCA : Feed Chain Alliance) ;

 

  • Une exigence de compétitivité : En effet, et à l’instar de ce qui se passe à peu près dans les autres modes de transport, le taux de fret, c’est un peu le « nerf de la guerre de l’affrètement fluvial ». Ainsi, si le client estime que le prix à lui proposé est très élevé (hors de son budget), l’affrètement ne se fera probablement pas.

 

3 /En quoi ton rôle contribue-t-il à optimiser la performance et la satisfaction client chez Forwardis ?

L’accompagnement se fait aussi et surtout d’une manière proactive. Ce qui consiste à anticiper les besoins de transport chez le client, en proposant à ce dernier des bateaux disponibles dans une zone donnée à une période donnée.

 

4/ Quelle est la plus grande valeur ajoutée de Forwardis dans l’offre de transport fluvial par rapport à la concurrence ?

Le panel de la concurrence sur le mode fluvial est si large aujourd’hui qu’il est hasardeux de tenter un benchmarking concurrentiel. Néanmoins, le fait que nous assurions un service client de qualité, en nous imposant une exigence de compétitivité (il nous arrive de prendre des engagements importants afin de satisfaire économiquement le client mais aussi pour fidéliser le bateau. Ce positionnement nous démarque de certains concurrents.

 

 

INTERVIEW

Grégory MICHAUX – KEY ACCOUNT MANAGER 

 

Une de nos barges en navette évite 350 camions par mois. »

 

1/ Quels sont les principaux avantages du transport fluvial que FORWARDIS met en avant auprès de nos clients ?

La satisfaction client est dans l’ADN de Forwardis : trouver des solutions innovantes pour faciliter l’exploitation au quotidien.

En 2015 nous avons été les pionniers en changeant un peu les méthodes d’affrètement, mettant en place un système de navette efficace ‘’multi client’’ à destination de Senalia Rouen pour la filière céréalière.

Cela a permis de créer une meilleure visibilité dans les plannings de chargement et déchargement, une meilleure fluidité des chaines logistiques pour les flux massifiés, de fidéliser les mariniers artisans, de stabiliser les prix avec de la régularité. (Ce système a fait ses preuves puisque nous avons pu le dupliquer à l’ensemble de nos clients sur toutes destinations).

Après 20 ans dans ce secteur, je peux affirmer que le transport fluvial offre une réelle valeur ajoutée en supply chain :

Réduction des coûts kilométriques.

  • Simplicité dans l’exploitation : évite de nombreuses saisies papiers (Ex : 2 saisies de connaissement sortie-entrée barge contre 100 CMR en route pour une barge de 1500 tonnes)
  • Fiabilité et ponctualité : pour avoir géré dans le passé les flux Toyota (Yaris à Onnaing) en fluvial, le ‘’Just In Time’’ est confirmé.
  • Démarche bas carbone et transport silencieux : 5 fois moins de CO2 que le transport routier pour une tonne transportée

 

2/ Quels défis rencontres-tu le plus souvent dans la commercialisation du transport fluvial et comment les surmontes-tu ?

Je pense qu’en France nous accusons un retard significatif de l’utilisation de la voie d’eau par rapport à nos voisins Belges, Allemands et Néerlandais alors que nous avons un des plus grands réseaux d’Europe : méconnaissance de ce moyen de transport (des a priori ?), manque d’aide à la batellerie française pour son développement, ports peu ou mal équipés, un cadre réglementaire un peu flou…

J’aurais tendance à affirmer que cela évolue dans le bon sens avec la construction du Canal Seine Nord : les chargeurs s’y intéressent davantage…

Rien de plus gratifiant que d’accompagner un client dans ses premiers pas avec le fluvial. Un souvenir de mon expérience avec Castorama : une belle réussite (il a plus de 15 ans…)

Le plus grand défi au quotidien dans le vrac solide est de maintenir des prix adaptés et stables avec de la régularité : il faut comprendre que lorsque le même artisan marinier est contacté plus de 10 fois dans la même heure pour des transports, le mécanisme de l’offre et de la demande se met en marche et à l’inverse pourquoi faire chuter les prix quand il y a peu de volume. À méditer…

Le retour à vide des bateaux sur certains axes est aussi un paramètre à prendre en compte dans l’offre tarifaire quand les flux sont déséquilibrés ; départ de certains bateliers du bassin de la Seine au profit du bassin du Nord.

 

3/ Comment l’évolution des réglementations environnementales influence-t-elle ton approche commerciale ?

Hormis les complotistes, nous constatons tous, que le dérèglement climatique est bien présent, réel et indubitable.

Alors, l’obligation de décarboner est à mon sens nécessaire et ne doit pas être considérée comme une contrainte dans l’exploitation logistique des chargeurs mais doit être un levier pour transférer les flux ‘’tout route’’ qui le peuvent à un mode de transport plus vertueux. Utilisons les camions pour les premiers et derniers kilomètres pour créer de l’intermodalité.

Dans ce contexte je suis convaincu que le transport fluvial représente une alternative pertinente, fiable et écologique : moins d’émission de CO2, consommant moins d’énergie, provoquant moins de nuisance sonore, permettant de désengorger les axes routiers, d’améliorer la qualité de l’air en milieu urbain…

La batellerie française a aussi besoin d’investir pour des motorisations électriques, hybrides ou au GNL qui permettrait d’optimiser cette empreinte carbone au maximum. Cet investissement doit être accompagné avec des partenariats, des aides publiques, de la confiance de la part des banques vis-à-vis des mariniers…

 

4/ Peux-tu partager une réussite récente où le transport fluvial a fait la différence pour un client ?

Il y a un adage qui dit : « pour vivre heureux, vivons cachés ». Et bien dans l’affrètement fluvial cela se confirme et surtout sur les bassins fermés.

Tout se sait très vite, façon ‘’radio batelier’’ comme on dit dans le métier (avec ses infos et ses intox). ‘’Il faut ramer durement pour gagner un flux et une petite averse pour le perdre !’’

Alors les belles réussites pour moi sont les relations humaines de confiance que nous construisons à la fois avec nos clients et nos artisans mariniers dans la durée.

Ils se reconnaitront…